jeudi 28 février 2013

Lettre de Pionerskiy, oblast de Kaliningrad

963e jour - Il écrirait :
L'immeuble que tu vois dans le fond, c'est celui où je loge. Les deux fenêtres en haut à droite sont celles de mon appartement. C'est dommage que je n'ai pas de dons pour l'ubiquité parce que sinon j'aurais pu te faire un signe de la main.
La photo est prise de la plage – plage, en fait, c'est un bien grand mot. Elle fait à peine la largeur d'un terrain de tennis. Et on pourrait se croire, tant il y a de traces de roues (et s'il n'y avait la mer), sur les remblais d'un chantier.
Je pensais, arrivant ici, voir croiser des milliers de portes-containers et de tankers. Il n'en est rien (à peine un toutes les deux heures). Peut-être y a-t-il en ce moment une grève du fret en Russie.
Voilà. Cela fait bientôt trois mois que je suis ici. Bilan : quatre repas organisés par une espèce d'alliance française, avec des notables ou des écrivains locaux – si, si, ça existe –, le genre férus d'Alexandre Dumas ; une conférence en français avec traducteur austère devant douze personnes (six d'entre elles prenant des notes). Et puis voilà. Je me promène un peu. Je vais deux ou trois fois par semaine à Kaliningrad (la civilisation, t'as qu'à voir). Je vais sur la plage mais n'y reste jamais très longtemps à cause de la fraîcheur de l'air (toujours du vent).
Et puis, parce qu'il faut bien, j'écris.

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